AFGH

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  • Elsa Gindler
    Elsa Gindler refuse de s’enfermer dans une méthode ou une théorie.
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Elle laisse rapidement de côté les concepts philosophiques, les lois du mouvement trop rigides et les enchaînements de mouvements codifiés du système delsartien, pour n’en garder que les outils qu’elle peut revisiter et réinventer, comme le travail sur la conscience corporelle, les jeux avec la pesanteur et les variations de tonus musculaire.Toute sa vie, elle questionne sa pratique et la fait évoluer. Elle invite ses élèves à l’accompagner dans sa recherche et son cheminement. Elle leur propose des expérimentations plutôt que des exercices fixés.

Elle les met en situation et elle observe avec eux comment ils s’y prennent pour effectuer un mouvement, quelles autres façons de faire s’offrent à eux, quelles habitudes corporelles ils doivent abandonner pour ne pas faire d’effort inutile, quels sentiments les habitent devant la tâche à accomplir, ce qu’ils doivent lâcher pour être entièrement absorbés par ce qu’ils font, pour retrouver la qualité de présence d’un enfant qui joue… Ils explorent leur propre comportement en même temps qu’ils apprennent à bouger, à ressentir, à regarder.

En 1924, la rencontre avec le musicien Heinrich Jacoby est déterminante. Leur collaboration et leur vision de la pédagogie font écho au courant de Reformpädagogik qui se déploie alors en Allemagne. Pour Gindler et Jacoby, quelle que soit la discipline choisie, quelle que soit la voie empruntée, il s’agit avant tout de permettre le plein épanouissement des potentialités de l’individu, de l’aider à lever les barrières intérieures qui l’entravent, afin qu’il puisse interragir harmonieusement avec le monde qui l’entoure.

Cet esprit d’ouverture, de curiosité et d’adaptabilité cultivé par Gindler, l’approche du corps et de la relation corps/esprit qu’elle transmet, marquent profondément les élèves qui croisent sa route ; et nourrissent les travaux de plusieurs d’entre eux dans les domaines corporel, artistique, social et psychothérapeutique.

Il en est ainsi pour Alice Aginski et Lily Ehrenfried, deux de ses élèves juives qui s’installent à Paris au début des années 30 pour fuir le nazisme.